Tel un marionnettiste, Benjamin Verdonck, tapi dans l’obscurité, tire les ficelles d’une petite mécanique poétique. Une boîte en bois placée face à nous s’ouvre comme un théâtre de poche et ses parois coulissantes révèlent au fur et à mesure des jeux de perspectives et de formes géométriques en mouvement. Ce ballet est accompagné par le blues de deux guitaristes, Bram Devens et Tomas De Smet, dont les boucles hypnotiques enveloppent les anecdotes et les petits morceaux d’histoires racontés par Benjamin Verdonck. Ces fragments de textes sont puisés sur le chemin de l’école, au creux des conversations qu’il a avec sa fille. Leurs interrogations, leurs visions du monde à leurs échelles d’adulte et d’enfant cheminent ici côte à côte, contées et littéralement mises en perspective à mesure qu’il actionne les panneaux de bois. Tout un monde en miniature s’ouvre, à mesure que les jeux de formes, de lumières en aplats ou en pointillé, de couleurs créent un panorama qui rend la poésie du quotidien magique. C’est à sa fille Gigi que le metteur en scène adresse cette exploration tendre et profonde à la fois, en sa qualité de papa-illusionniste.